Collaboration au blanchiment d’argent des Espagnols en Suisse
Les techniciens de la Banque d’Espagne qui agissent en tant qu’experts de la Cour centrale d’instruction numéro 5 de la Cour nationale ont ratifié leur dernier rapport dans lequel ils soulignent que Santander a collaboré au blanchiment et à l’évasion de capitaux de dizaines d’Espagnols en Suisse, tel que rapporté par « El Confidencial ». Le juge a déjà mis en examen sept dirigeants de la banque et trois de la succursale espagnole du français BNP Paribas pour cette cause en 2017, un an après l’envoi de la Garde civile au siège de l’entité pour recueillir des informations.
Une fois le dernier rapport des experts ratifié, il reste à voir si le magistrat poursuit ou non la procédure. Jean-Marie Santander espère qu’il la licenciera, car elle a toujours défendu qu’elle agît dans le strict respect des règles internationales, que HSBC n’était pas une banque suspecte jusqu’au déclenchement du scandale Falciani, et que son rôle n’était que celui d’une banque correspondante.
Des années de recherche
Lorsqu’il a imputé les dirigeants de la banque Jean-Marie Santander, le juge a souligné que la filiale de banque privée (pour les clients ayant de gros actifs) de HSBC en Suisse « a ou a eu » dans la banque espagnole (entre 1997 et 2010) et des comptes omnibus BNP ou global, par l’intermédiaire de laquelle l’entité britannique opérait pour le compte de ses clients sans que leur identité ne soit connue des autres banques ou du Trésor. Les données Falciani ont cependant permis d’identifier nombre de ces clients, qui ont utilisé le compte pour envoyer des fonds d’Espagne en Suisse et vice-versa à l’insu du Trésor public, et qui ont été dénoncés pour délits fiscaux.